En France, le monde de la danse fut marqué, historiquement par de nombreux évènements et influences. Toutefois, dans la période moderne, il est en un, parmi les plus reconnus, qui nous intéresse particulièrement ici : l’avènement de la nouvelle danse française dans les années 70. Porté par plusieurs danseurs et chorégraphes avant-gardistes, ce courant a pris les rênes du corps dansant pour en redéfinir les contours. Bénéficiant d’un certain soutien, il a pu mettre en avant ses idéologies singulières et ses pratiques artistiques originales.
La naissance d’une nouvelle ère
« La nouvelle danse française » est une expression qui tire ses origines des années 70. Elle fut employée pour la première fois dans l’un des ouvrages de la critique Lise Brunel. De manière générale, elle désigne d’abord les talents émergents de la danse française dans ces années là. Sous l’impulsion de quelques chorégraphes et danseurs (français et étrangers), cette expression donnera, par la suite, naissance à un nouveau mouvement artistique.
Prônant une vision singulière de la danse, le courant de La nouvelle danse française naît dans le berceau de la danse contemporaine et sous l’influence de mouvements américains naissants. Ses jeunes auteurs et chorégraphes se cherchent dans un langage chorégraphique en réaction et visent à libérer le mouvement et la discipline de son carcan classique et même de la danse moderne. Le mouvement s’est distingué notamment des autres mouvements par son institutionnalisation en 1981 et se posa le prélude d’une nouvelle ère pour l’écriture scénographique française. Au rang des figures emblématiques qui y ont vu le jour, on peut relever : Philippe Decouflé, Jean-Claude Gallotta, Dominique Bagouet, Daniel Larrieu, Maguy Marin, Angelin Preljocal.
Un soutien plus qu’évident
Dès son avènement, La nouvelle danse française fut accueillie comme une véritable bouffée d’air frais. Ainsi, elle a reçu le soutien d’une ribambelle de structures et de personnes. Le Centre National de Danse Contemporaine (CNDC) d’Anger fut l’une des premières institutions à porter les idéologies du courant. Le concours de danse de Bagnolet créé par Jacques (Jaque) Chaurand (1928-2017) décerna également des prix aux jeunes talents de ce courant. Il en est même devenu le symbole et l’outil principal de promotion et certaines personnes désignaient même le courant par l’appellation « génération Bagnolet ».
Quand le Ministère de la Culture française institutionnalisa La nouvelle danse française, il nomma également plusieurs artistes du mouvement à la tête d’une dizaine de centres chorégraphiques nationaux. À ce jour, deux festivals portent haut et fort l’étendard du courant : le Biennale de la danse de Lyon et le Festival Montpelier danse.